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Avortement, euthanasie, point de Godwin et reductio ad hitlerum

A propos de l’avortement

 

Incontestablement, un embryon dans le ventre de sa mère est un être vivant : il se développe et constitue peu à peu son corps avec tous ses organes. Et ses parents sont des êtres humains, ce n’est pas non plus contestable. Et si l’embryon continue son développement, et qu’il parvient à l’âge adulte et procrée à son tour, ses enfants seront aussi des êtres humains : tout le monde sait cela. Nous avons donc une chaîne de vie humaine.

Donc si l’on veut dire que cet embryon n’est pas un être humain, il faut expliquer pourquoi et comment cette chaîne de vie cesse d’être une chaîne de vie humaine, et à quel moment elle redevient une chaîne de vie humaine. Il n’y a pas de réponse logique à ces questions. L’embryon est donc bien un être humain.

Des sophistes ont imaginé que l’embryon ne devient un être humain que si ses parents ont « un projet de vie sur lui » : cela fait penser au nazisme, tout simplement. Les nazis aussi pensaient que ceux pour lesquels ils n’avaient pas de projet de vie devaient être tués. Bref, l’embryon est un être humain, quoiqu’on puisse en penser. Or l’avortement tue cet être humain. Cela s’appelle un crime. Ceux qui commettent des crimes sont des criminels.

Cependant la vie matérielle de l’embryon peut être supprimée, pas sa vie spirituelle. La miséricorde envers les parents avorteurs nous invite à le leur dire. Souvent ils retrouvent une certaine paix quand on le leur dit : ils peuvent toujours demander à Dieu de faire du bien à l’âme toujours vivante de leurs enfants avortés, et ils peuvent demander pardon à Dieu ainsi qu’aux petits à qui ils ont fait du mal.

Ajoutons que, puisque selon la loi, la république française n’adhère à aucune philosophie, et que la question de l’embryon est une question philosophique, le fait de financer l’avortement avec des fonds publics est contraire à la loi.

Voici ce que dit le concile Vatican II sur l’avortement :

De plus, tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques, (…) toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes.

(Gaudium et spes, 27, 3)

 

A propos de l’euthanasie

Dans l'Allemagne hitlérienne l’euthanasie fut le prélude de la « solution finale ». Le programme d’euthanasie du troisième Reich de Hitler entendait supprimer « des vies indignes d’être vécues », il a fait plusieurs centaines de milliers de victimes : handicapés, malades mentaux… En septembre 1939, donc immédiatement après le début de la guerre, Adolf Hitler a lancé l’opération ‘T4’, programme classé secret d’Etat. Ce camouflage, masquait l’extermination systématique des handicapés physiques et mentaux, enfants et adultes placés dans des institutions (on pense à un camouflage semblable quand on nomme ‘IVG’ ce qu’en français on appelle avortement). C’était en lien avec une idéologie qui entendait favoriser la ‘pureté’ de la ‘race aryenne’ par la « suppression de vies indignes d’être vécues » (euphémisme d’époque !)

Mais déjà en juin 1933, moins de six mois après l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, avait été publiée une loi « sur la prévention des maladies héréditaires chez les enfants ». Un texte qui indique clairement la position eugénique du nouveau pouvoir. Il s’agissait, selon les mots mêmes d’Hitler, d’améliorer « la race et la santé du peuple, jusqu’à la création de l’homme nouveau ». (Une pratique analogue existe actuellement en France avec l’avortement d’enfants soupçonnés de trisomie).

Il s’ensuivit une stérilisation massive de personnes souffrant de troubles mentaux, des handicapés physiques, « voire des sourds ou des aveugles héréditaires ». Entre 360.000 et 400.000 personnes auraient ainsi été stérilisées de force. 6000 seraient mortes des suites de complications pendant l’intervention elle-même.

Des commissions de médecins « sélectionnent » alors des enfants et des adultes « anormaux » en se fondant souvent sur les dossiers des patients. Sont choisis « ceux qui ne peuvent plus travailler et qui ne présentent plus d’utilité pour la société ».

Dans le cadre de ‘T4’, Les victimes étaient transférées d’un établissement à l’autre, afin de rendre plus difficiles les recherches de proches. On disait aux victimes qu’elles allaient subir des examens et qu'elles allaient prendre une douche désinfectante. En fait elles étaient gazées : six installations de gazage, présentées comme des sanatoriums, sont mises en place.

Ainsi de janvier 1940 à août 1941, environ 70.000 personnes furent assassinées dans ce cadre, selon l’administration hitlérienne elle-même. Les statisticiens calculèrent même les économies ainsi réalisées. Le nombre de décès fit que l’affaire s’ébruita au point que l’évêque de Limbourg avertissait le ministère de la Justice que les enfants en parlaient entre eux. Les transports collectifs de malades provoquaient l’indignation.

Les Eglises catholique et protestante réagirent fermement. Surtout, le 3 août 1941, l’évêque catholique de Münster, Clemens August von Galen, dénonce publiquement en chaire les assassinats, rappelant la parole de l’Evangile : « Tu ne tueras point ». Quelques semaines plus tard, Hitler ordonna la fin du programme.

Mais dès 1942, les assassinats reprennent, jusqu’à la fin de la guerre, plus discrètement. Les victimes sont tuées par injection mortelle ou surdose de drogue. On estime que de 1939 à 1945, entre 250.000 et 300.000 personnes ont ainsi été assassinées. Mais alors, l’éventail des victimes s’est élargi aux patients en gériatrie. Au printemps 1944, les autorités nazies s’inquiètent : la rumeur courant d’un bout à l’autre de l’Allemagne à propos de la mise à mort prématurée des personnes âgées

Quoiqu’il en soit, ces différentes actions ont permis de tester la mise en œuvre de la « solution finale ». Les spécialistes qui intervinrent dans le cadre de T4 utilisèrent leur « expérience » dans les camps d’extermination. « La technique d’une extermination efficace et discrète (…) a été mise au point, au stade du laboratoire, par des médecins et des savants allemands, avant d’être appliquée en grand et au stade industriel par la SS de Himmler », observe Léon Poliakov. Et de poursuivre : « Les malades mentaux d’Allemagne ont (ainsi) fait office de banc d’essai pour les Juifs d’Europe ».

En 1987, alors que la Pologne catholique se soulevait contre l’oppression soviétique, Jean-Paul II, en Allemagne, avait accusé ouvertement une certaine Église allemande d’avoir montré une fermeté insuffisante sous Hitler. Il y a eu des exceptions d’une grandeur éclatante, notamment Edith Stein, ou encore le Père Rupert Mayer sj, que le Pape venait de béatifier, victimes de leur fidélité au Christ. Il y eut aussi fut l’évêque de Mayence Mgr Hugo, celui de Rottenburg-Stuttgart Mgr Sproll, les évêques de Bavière autour de l’archevêque de Munich le cardinal Faulhaber, puis ceux de la province épiscopale de Cologne avec Mgr Schulte ; Mgr von Preysing, évêque d’Eichstätt, appelé à Berlin en 1935, et puis nombre de prêtres,…

Le pape s’était également recueilli à Münster sur la tombe de Mgr Clemens August von Galen. Nommé évêque de Münster en 1933, Mgr von Galen, dont on a déjà parlé, s’en était pris, dès l’année suivante, dans une lettre pastorale, aux conceptions néopaïennes du national-socialisme. En 1937, Mgr von Galen participait à l’élaboration de l’encyclique Mit brennender Sorge (« Avec une brûlante inquiétude »), par laquelle le pape Pie XI condamnait le nazisme. Mais surtout, le dimanche 3 août 1941, dans l’église Saint-Lambert de Münster, c’est au risque de sa vie qu’il protestait ouvertement contre le régime national-socialiste en condamnant dans un sermon historique, dès qu’il en prit connaissance, le programme « Aktion T4 ». Du haut de sa chaire et devant une assistance médusée par son courage, il s’écriait avec force : « C’est une doctrine terrible que celle qui cherche à justifier le meurtre de personnes innocentes, qui légitime l’extermination des personnes handicapées qui ne sont plus capables de travailler, des estropiés, des incurables, des personnes âgées et des infirmes […] Cela signifie-t-il qu’ils ont perdu le droit de vivre ? » (ces sermons furent à l’origine de la constitution par un petit groupe d’étudiants du mouvement de la Rose blanche autour de Hans et Sophie Scholl.

Point Godwin et reductio ad Hitlerum

Un certain États-Unien du nom de Godwin a observé que lorsqu’une discussion dure un certain temps, on en vient à évoquer Hitler. Cela n’a rien de surprenant, si l’on considère que les horreurs accomplies par les nazis ont soulevé une indignation universelle – sauf pour quelques émules. On appelle cela le point Godwin. Mais le mot point en anglais a deux traductions : point, tout simplement, ou bien argument. Dans le premier sens il n’y a rien à dire ; mais le second mérite qu’on s’y arrête. Est-il légitime de comparer son interlocuteur aux nazis ?

En tout cas, pas n’importe comment. Récemment une journaleuse de gauche a reproché à une politicienne de droite d’avoir sur la famille les mêmes idées que le Maréchal Pétain. Et alors ? Les idées de Pétain sur la famille étaient-elles toutes mauvaises ? Si on le pensait, il faudrait le démontrer (et d’ailleurs personne ne parle de supprimer la fête des mères, très populaire alors qu’elle a été instituée par le gouvernement du Maréchal. On voit à cet exemple que l’argument Godwin n’a pas de valeur en soi. Autre exemple : Hitler avait des préoccupations écologiques, il s’inquiétait de l’impact de l’industrie de guerre sur la forêt germanique, et ce n’est pas une raison pour déconsidérer toute doctrine écologique.

Toutefois, il est parfaitement légitime de faire remarquer à un interlocuteur qu’il a des idées semblables à celles des nazis, si cela peut le faire réfléchir. Et cela le fera d’autant plus réfléchir s’il a l’habitude de traiter lui-même ses adversaires de nazis ou de fachistes ; il perd alors tout crédit.

C’est dans cette perspective qu’on peut pratiquer la reductio ad Hitlerum. Il s’agit avec ce procédé de constater que quelqu’un pense ou se comporte comme des gens universellement réprouvés. Il n’y a pas de mal à cela, au contraire, si la comparaison est juste. C’est pourquoi, au moment où beaucoup pensent légaliser l’euthanasie, il était bon de rappeler que les hitlériens l’avaient déjà fait.

On nous dit que ce serait seulement pour ceux qui le désirent, mais on sait ce que vaut ce genre de précaution oratoire. D’abord, ce sera comme pour l’avortement : beaucoup de femmes subissent tant de pression qu’elles ne sont pas libres. Ensuite, souvenons-nous des discussions sur le « PACS », concernant les unions homosexuelles : les partisans juraient leurs grands dieux (ils en ont si peu !) que jamais, vraiment jamais, ils ne légaliseraient le mariage homosexuel ; mais quand celui-ci fut voté, il se trouva des politiciens pour se réjouir que leur mensonge avait payé. Et de même que pour Hitler l’euthanasie ne devaient concerné que des personnes mal portantes avant d’être étendue à des populations entières, il faut s’attendre à ce que nos politiciens aillent eux aussi plus loin. Voilà pourquoi il faut dire et redire que ceux qui, en France aujourd’hui promeuvent l’euthanasie et qui traitent leurs adversaires de fachistes, se conduisent comme se sont conduits les nazis.


16/07/2024
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14 Juillet : honte de la république

On le sait, notre fête nationale n’est pas l’anniversaire de la prise de la Bastille, mais celui de la fête de la Fédération. Cependant on avait choisi pour cette fête le premier anniversaire de la prise de la Bastille, donc examinons si cet évènement est bien digne d’être magnifié.

 

Nous avons tous en tête les images de nos livres d’histoire de l’école primaire, représentant l’évènement : une tour altière, austère, dominante, grise et sombre, bien faite pour symboliser la morgue, l’autoritarisme et la tyrannie. Alentour, sur ces mêmes images, une foule populaire, à la fois en rage et exaltée.

 

Disons-le tout de suite, ce fait n’a rien de glorieux : la Bastille, en 1789, n’avait plus aucune valeur militaire, et n’en avait peut-être même jamais eu. L’édifice avait été construit de 1370 à 1383. Il devait être très haut, pour que les assauts soient très difficiles ; mais en 1250 est fabriqué le premier canon, dont l’usage se généralisera au cours du XIVème siècle, ce qui rend obsolètes les fortifications trop hautes qui s’effondraient facilement durant les bombardements : peu à peu on en viendra à des murs larges à leur base et ce fut Vauban, bien plus tard, qui en tira les meilleures conclusions. Bref, au cours de sa construction, la Bastille perdait l’intérêt qu’on y avait vu en la concevant.

 

Quand le peuple s’amasse auprès de la forteresse périmée, en ce 14 juillet 1789, sa garnison n’est que de 82 invalides et 32 grenadiers ; il n’y a que sept détenus : quatre faussaires, deux fous et un noble incestueux. Le gouverneur a-t-il pensé résister jusqu’à l’arrivée de renforts en faisant tirer sur la foule ? On ne le sait pas Quand il voit que la foule apporte des canons, il sait que toute résistance est vaine : il ignore ce qui se passe en ville et d’où viennent les canons. Il doit rendre la forteresse ; il le fait contre promesse de la vie sauve pour lui et ses subordonnés. Cependant, alors que les négociations sont encore en cours et traînent en longueur, la foule envahit la place : les gardes tirent et la populace se croit trahie, et c’est le massacre. Il y a donc bien eu non-respect de la parole donnée, même si cela n’avait pas été acté, du fait de l’indiscipline de la populace.

 

Voilà donc le haut fait qu’on veut nous faire célébrer. Voilà l’origine des valeurs de la République : l’ennemi n’a aucun droit, sauf ce que le rapport de force oblige à lui reconnaître. En sacralisant cet évènement, la république se déshonore. On a pu dire qu'en mai 68 on a pris la parole comme en 89 on avait pris la Bastille : dans les deux cas on a libéré malhonnêteté, vice et folie

 

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13/07/2024
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Doctrine sociale de l’Eglise (abrégé)

Il faut que la doctrine sociale de l’Église soit bien comprise et adaptée en fonction des évolutions des dernières décennies. D’ailleurs les mots « société » et « social » étant très ambigus, il vaut mieux parler de doctrine de l’Église sur les communautés naturelles.

Avant tout, cette doctrine doit être exposée, tout comme la morale dont elle est un prolongement, comme étant au service du bonheur. Dieu est amour, et Il aime les hommes, donc Il veut se les attacher. C’est pourquoi Il a mis le bonheur de l’homme dans l’amour. Et toute la morale biblique consiste dans l’amour. On se souvient de la question qu’un pharisien a un jour posée à Jésus : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 36ss) L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne font qu’un seul commandement : l’homme n’a qu’un seul cœur, qui progresse à la fois dans l’amour de Dieu et celui du prochain.

La doctrine de l’Église sur les communautés doit être considérée comme une façon de construire « la civilisation de l’amour », selon la directive de Saint Jean-Paul II.

On nous objectera que tous ceux qui ont voulu faire le bonheur de l’humanité ont lamentablement échoué, n’aboutissant généralement qu’à un totalitarisme oppresseur. Mais précisément il ne s’agit pas de faire le bonheur des gens, simplement de leur donner les conditions qui leur permettent de l’atteindre. L’amour est avant tout une question de volonté personnelle.

Un gouvernant chrétien doit donc veiller au respect des droits de l’homme. Puisque l’homme a le devoir d’aller vers Dieu, il a le droit qu’on ne mette pas d’obstacle sur sa route. Il est surprenant de voir de bons catholiques soit critiquer toute théorie des droits de l’homme, soit adopter sans discernement des théories des droits de l’homme indépendantes du devoir d’aller vers Dieu.

            Qu’est-ce qui différencie les chrétiens de gauche des catholiques normaux ? C’est la doctrine des corps intermédiaires et le principe de subsidiarité : les gauchistes ou bien n’ont pas compris, ou bien ont rejeté ces idées. L’homme ne vit pas seul au milieu de l’humanité, il est membre de communautés qui s’emboîtent pour ainsi dire les unes dans les autres : avant tout la famille, la ville, la province, la nation, ainsi que l’entreprise, l’école, etc. Ces communautés sont subsidiaires, chacune doit remplir son rôle propre. L’échelon supérieur doit intervenir à l’échelon subalterne seulement si celui-ci ne peut plus fonctionner correctement au service de l’ensemble. Les totalitarismes du vingtième siècle se sont effondrés pour avoir négligé ces principes. Et le mondialisme conduit l’humanité à son effondrement.

            La famille joue un rôle fondamental. C’est là qu’on fait l’apprentissage de l’amour. Toute communauté doit ressembler à une famille dans toute la mesure où son but le permet. La propriété privée relève des droits naturels de l’homme : « l’ouvrier mérite son salaire » (Lc 10,7) on a donc le droit de jouir du fruit de son travail ; la propriété privée est la garantie de la liberté des familles, mais le droit de propriété cesse quand la propriété est telle qu’elle permet d’écraser les corps intermédiaires ; elle perd toute légitimité quand elle n’est plus le fruit du travail personnel, mais le fruit d’un travail des autres qui n’aurait pas été rétribué à sa juste valeur.

             Enfin les parents devraient être maîtres de l’éducation de leurs enfants : l’idée d’éducation nationale est la matrice du totalitarisme, il faut revenir au concept d’instruction publique.

            On le voit, la tâche est immense. Que cela ne nous décourage pas. Au contraire, soyons persuadés que la grâce nous met du côté du Christ-Roi, déjà définitivement vainqueur. Il règne par amour, car quand on aime on fait la volonté bonne de l’être aimé, et si l’on aime le Christ on veille à demeurer dans son amour, et à aider les autres à y demeurer.

 

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09/07/2024
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Représentativité électorale, l’arnaque française

A Fribourg, j’avais adhéré à une association d’étudiants, la Sarinia, qui invita, un soir, un politicien radical. Je ne saurais vous dire ce qui fait la spécificité du radicalisme fribourgeois, mais ce fut très intéressant. A l’époque, il y avait une discussion pour savoir si l’on pouvait réduire le nombre de conseillers (au grand conseil, le parlement cantonal) en le faisant passer de 120 à 80. Notre invité nous expliqua sa position : « Au début, j’étais pour, car qui ne voudrait pas faire des économies ? Mais maintenant je suis contre, parce que je me suis rendu compte qu’alors certaines tendances ne seraient plus représentées. » C’est sans doute là le secret de la stabilité helvétique : le souci que tous puissent s’exprimer en ayant le sentiment d’être entendus.

On peut comparer cela au système français, et ce n’est pas à l’honneur de la république française : à un moment, le parti communiste, qui avait régulièrement un peu moins de dix pour cent des voix aux élections, avait un groupe parlementaire, ce qui suppose d’avoir trente députés ou plus ; mais dans le même temps, le front national, avec près de trente pour cent des voix, n’avait pas de groupe, et peut-être même pas de député du tout.

Alors maintenant, voyons les résultats des élections législatives du 7 juillet 2024 : les électeurs du rassemblement national sont plus de 10 millions et ont 143 députés, tandis qu’avec moins de 7 millions de voix, le nouveau front populaire a 167 députés, le parti macronien (« Ensemble ») obtient 6,3 millions de voix et 150 députés, les Républicains et leurs alliés reçoivent 2,5 millions de voix et 67 élus…


08/07/2024
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Immigration : un peu de morale élémentaire

IMMIGRATION : un peu de morale élémentaire

 

La question de l’immigration est souvent mal posée. Il ne s’agira pas dans cet article de race ou d’origine, mais simplement de morale élémentaire, et d’abord on fera un petit détour par un cas particulier dans l’histoire.

 

Peu de gens connaissent les « Castors ». Je ne pense pas à ces petites bêtes qui construisent un habitat collectif dans les rivières, mais d’une organisation dont les membres s’entraidaient pour construire leurs maisons. L’idée est venue d’un prêtre du diocèse de Besançon, le chanoine Prenel, qui a sans doute été le seul prêtre ayant reçu la légion d’honneur au titre du ministère de la reconstruction ! En effet, après la seconde guerre mondiale, beaucoup de logements ayant été détruits, certaines familles économisaient pour faire construire leurs maisons. Mais chaque famille devait attendre plusieurs années avant d’y arriver. Le jeune abbé Prenel eut l’idée de les faire se grouper en faisant une cagnotte : quand l’argent récolté atteignait le montant nécessaire pour la construction d’une maison, le chantier était lancé et la maison était attribuée à celui qui avait contribué le plus, et il continuait à cotiser pour les suivants. Beaucoup de familles purent ainsi avoir leur logement bien plus tôt que si chacun était resté seul.

 

Imaginons maintenant que le ministre de la reconstruction se soit mis en tête de prendre l’argent de la cagnotte pour le réinjecter dans ses propres circuits : c’eût été du vol, purement et simplement. Prendre l’argent de ceux qui ont cotisé pour le donner à d’autres, c’est du vol. On voit des politiciens qui volent l’argent de ceux qui ont cotisé pour la sécurité sociale, la retraite, etc. pour le donner à des gens qui n’ont pas cotisé : ces politiciens se disent généreux, et traitent d’égoïstes ceux qui ne sont pas d’accord avec ce détournement ; mais ils ne sont pas généreux, puisque ce n’est pas leur argent à eux qu’ils distribuent, c’est celui des autres, ce sont des voleurs. On voit qu’il ne s’agit pas de race, de nationalité, ou quoi que ce soit d’autre : il s’agit de morale élémentaire.

 

Or dans les commandements de Dieu, c’est-à-dire dans la morale basique, il y a aussi le devoir d’honorer son père et sa mère. On peut y voir le fondement de l’obéissance civique : dans une famille il y a ‘autorité naturelle des parents, dans les communautés il y a aussi des gens chargés de faire respecter les règles sans lesquelles ces communautés cesseraient d’exister. Il faut donc faire respecter, au nom de la simple morale, les lois d’une nation, que ce soit par les ressortissants de cette nation ou par les étrangers. Donc comment qualifier l’attitude de ceux qui laissent impunis les étrangers illégalement entrés sur le territoire national ? Or au lieu de les punir, on leur accorde bien souvent toutes sortes d’avantages. C’est une incitation à continuer à bafouer les lois ; et pourquoi obéiraient-ils aux lois des gens assez stupides pour récompenser les contrevenants ? La faiblesse des juges fait le reste : on assiste à un grand nombre de refus d’obtempérer non sanctionnés, et jusqu’à des émeutes pour soutenir les délinquants, même multirécidivistes ; et s’ils récidivent, c’est parce que les peines, s’il y en a eu, n’étaient pas dissuasives : c’est aux juges laxistes qu’il faut faire payer les réparations des dégâts dus à ces émeutes.

 

En fin on voit que cette politique de récompenser les immigrants illégaux encouragent ceux-ci à prendre des risques insensés pour rejoindre nos côtes : ceux qui encouragent ces migrations illégales sont responsables des morts en mer de ceux qui prennent ces risques : ces politiciens ont leurs vies sur la conscience.

 

Maintenant, croit-on que l’immigration continuerait au rythme actuel si on appliquait ces quelques règles de morale élémentaire ? Certainement pas ! Il faut donc de toute urgence appliquer la loi morale : réserver l’argent des cotisants à ceux qui ont cotisé et punir les délinquants de façon juste.

 

On me dira : que faire de ceux qui malgré tout persévèreraient à entrer sur le territoire national illégalement ? Les mettre en prison au régime sévère : pourquoi les honnêtes gens doivent-ils offrir le gîte et le couvert aux malhonnêtes ? Et on verrait vite les flux diminuer, et le problème changer d’échelle.


06/07/2024
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