Singapour et Australie : quelques impressions ecclésiales parmi d'autres
(Ces notes datent de 2021)
Singapour : une loi sur les ministres du culte étrangers
Les ministres du culte étrangers ne sont pas autorisés à faire quelque acte public de culte que ce soit (même concélébrer) s’ils n’ont pas reçu l’agrément de l’Etat. Pour obtenir cet agrément, il faut remplir un gros dossier et le faire présenter par un culte reconnu dans l’Etat.
Cette disposition s’explique sans doute par le fait que Singapour, bien que majoritairement peuplée de Chinois, est quand même une mosaïque de peuples très divers. Il y a par exemple des Indiens, des Indonésiens, etc. Les chrétiens sont représentés par des anglicans, des protestants, des catholiques de différents rites, des Arméniens…
On comprend que le gouvernement tienne à ce que rien ne vienne troubler l’équilibre et l’harmonie entre les communautés.
Du coup, on se dit qu’une loi semblable serait utile en France, où l’on peine à expulser les prédicateurs salafistes. Si les prédicateurs étrangers devaient se faire inscrire auprès de l’Etat dans une communauté installée dans le pays, on pourrait s’en prendre à celle-ci en cas de dérapage.
A Singapour, j’ai visité plusieurs églises. J’ai vu une messe en tamoul, et ensuite, dans la même église, une messe en anglais. A la première assistaient des Indiens, à la seconde des Chinois. Je suis ensuite allé dans une autre église. On indiquait qu’une messe en mandarin avait eu lieu, mais j’y ai vu une messe annoncée comme dite dans un autre dialecte chinois…
On comprend qu’il faille pour chaque communauté des messes avec lectures et prédication dans sa langue. Autrement, ce fut une bêtise que de supprimer le latin au moment de la mondialisation ! Espérons que l’archevêque de Singapour fait appliquer le vœu du Concile, que les fidèles sachent chanter en latin les parties de la messe qui leur reviennent, de sorte qu’il puisse rassembler sa communauté dans une unité sensible.
En Australie, j’ai vu des messes en anglais célébrées par des prêtres d’origine vietnamienne et indienne et par des prêtres d’origines européennes (surtout irlandaise et italienne). Et j’ai entendu parler de messes pour les communautés de diverses origines, comme les Indiens, etc.
Il y a dans ce pays des gens de toutes provenances. On y vient d’Europe, d’Asie, d’Afrique, de Maurice… On voit que si l’Eglise avait gardé l’habitude de célébrer la messe en latin, ces populations ne seraient pas dépaysées en arrivant dans leur pays d’adoption.
Il y a des diocèses accueillants…
… et d’autres qui ne le sont pas.
Quand un prêtre s’adresse à un évêché pour dire qu’il va passer quelque temps dans le diocèse, la moindre des choses serait qu’on lui réponde. Et il faudrait aussi qu’on fasse tout pour lui faciliter la célébration quotidienne de la messe.
Il semble que cela ne soit pas évident pour tout le monde dans la sainte Eglise.
Mais je dois reconnaître qu’en certains endroits on est accueilli de façon magnifique. Vive la charité fraternelle entre prêtres !
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