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Lettre à Monseigneur Minnerath sur la concélébration

"Qui ne dit mot consent", dit un proverbe tellement ancré dans notre culture qu'il semble relever du droit coutumier. Je demandais dans ma lettre à Monseigneur Minnerath s'il voyait un inconvénient à ce que je communique ma lettre à mes amis de la Fraternité Saint Pierre. En ne répondant pas, il montre donc non seulement qu'il n'y voit aucun inconvénient, mais aussi qu'il n'attache aucune importance à mes arguments, ainsi il ne peut voir de mal dans le fait de les communiquer à tous.

Il n'y a pas si longtemps, on parlait beaucoup de dialogue dans l’Eglise. Mais je suis habitué à être traité comme un imbécile dès que j'émets un avis au sujet de la ligne de l’Eglise dite de France.

 

 

Angers, le 3 juillet 2021.

 

                                               Monseigneur,

 

                        J’ai entendu dire, il y a quelques semaines, que vous vouliez faire cesser l’apostolat de la Fraternité Saint Pierre dans votre diocèse, et « Famille Chrétienne » de cette semaine m’en apprend le motif : les prêtres de cette fraternité refusent de concélébrer.

                        Si telle est bien votre raison, je pense que vous commettez là une injustice, sur la base d’une erreur concernant le sacrement de l’eucharistie.

                        En effet lors de l’introduction de la concélébration parmi les réformes liturgiques faisant suite à Vatican II, j’avais entendu un prêtre traditionaliste dire qu’il était impossible de concélébrer : ainsi, expliquait-il, il est inévitable que les prêtres ne prononcent pas exactement les paroles de la consécration au même moment ; donc il y en aura toujours un qui le fera avant les autres, la consécration aura eu lieu dès cet instant, les autres prêtres ne feront donc rien du tout. On sent bien que cette argumentation est fausse, cependant il faut le démontrer.

                        La seule réponse que j’aie trouvée, est que pour concélébrer, il faut avoir la volonté de ne faire qu’un seul acte avec l’acte du célébrant. Ainsi s’explique le vocabulaire des livres liturgiques, où l’on ne parle pas de « célébrant principal » et de concélébrants, mais bien de célébrant et de concélébrants.

                        Il suit de là que la moindre réticence à la concélébration vicie l’acte de concélébrer ; sans doute même dans certains cas le rend-elle invalide. Ainsi s’explique que le droit canon présente la concélébration comme une possibilité, non comme une obligation. Dès lors, toute tentative ou toute pression pour obliger un prêtre à concélébrer est odieuse à toute conscience catholique ; même avec les meilleures intentions, elle est au minimum maladroite.

                        On objecte souvent qu’un prêtre a le devoir de concélébrer s’il est présent à la messe chrismale. Cette opinion repose sur une mauvaise lecture des textes de l’Eglise. On y voit une recommandation que la messe chrismale soit concélébrée, certes, mais on y lit aussi qu’il est opportun que chacun des doyennés du diocèse soit représenté, et cela prouve que l’intention du législateur n’est pas de rendre obligatoire la concélébration à tous les prêtres présents à la messe chrismale. Du reste de très hautes personnalités romaines ont manifesté leur désapprobation à l’égard des concélébrations trop nombreuses, où les concélébrants sont très éloignés du célébrant.

                        Ce qu’on doit exiger des prêtres qui refusent de concélébrer, ce n’est donc pas qu’ils concélèbrent, c’est qu’ils reconnaissent qu’il n’y a pas de mal fondamental dans la concélébration. Les bienfaits de la concélébration sont suffisamment connus.

                        J’y vois personnellement quelques inconvénients, mais ils sont mineurs, et ne doivent pas empêcher toute concélébration. D’abord elle entraîne une moindre emprise du sacrifice eucharistique dans l’espace et le temps – je crois qu’il est important que Dieu se saisisse de ce monde par l’eucharistie de façon concrète, sensible pour les fidèles, et je suis très triste de constater que là où il y avait autrefois au moins une messe quotidienne dans chaque village, il n’y en plus guère aujourd’hui qu’une par canton : cela me fait penser à Ézékiel voyant la Gloire de Dieu quitter le Temple de Jérusalem.

                        Un autre inconvénient est qu’il est pour moi très différent de dire les paroles de la consécration en tenant l’hostie, puis le calice, dans mes propres mains, et de dire ces paroles en tendant la main vers ce que tient le célébrant. De plus, à un moment de ma vie, j’ai dû refuser toute concélébration car je ne voulais pas participer à des liturgies rendues indignes par les nombreux manquements aux normes. On doit veiller à ce que les cérémonies où l’on invite des prêtres à concélébrer soient scrupuleusement fidèles à la liturgie de l’Eglise.

                        Je conclus en rappelant que j’ai personnellement connu Monseigneur Lefebvre : j’étais dans son séminaire, à sa fondation tout à fait conforme aux règles canoniques, en 1969 à Fribourg en Suisse ; je l’ai quitté après quinze mois, sans rien rejeter de ce qu’il souhaitait maintenir de bon. Il m’est difficile, près de cinquante ans après, de me rappeler précisément mes motifs de l’époque ; cependant je crois pouvoir à présent les formuler ainsi : le concile Vatican II et le missel de Paul VI ne sont pas exempts de critiques, mais ils sont bons, en sorte que les critiques ne doivent pas conduire à une dissidence.

                        Si bien que lorsque Benoît XVI a levé les excommunications des évêques sacrés par Monseigneur Lefebvre, j’ai salué cela comme un acte de justice et j’ai rappelé les circonstances atténuantes qu’avait celui-ci. Parmi ces circonstances, il y avait les injustices faites à ceux qui l’avaient quitté – je suis du nombre. Je crains qu’en chassant la Fraternité Saint Pierre de votre diocèse vous ne commettiez une nouvelle injustice de ce type, justifiant a posteriori les sacres de 1988 ; et qu’ainsi vous ne blessiez l’unité de l’Eglise.

                        Enfin je profite de cette occasion pour vous remercier de ce que vous avez dit au sujet de l’âge de la confirmation – ce qui est en jeu, c’est de savoir si les sacrements sont causes de grâces, et puisque tel est le cas, il faut donner celles de la confirmation avant les épreuves du passage au collège et de la puberté.

                        Je vous prie d’agréer, Monseigneur, l’expression de tous mes sentiments filiaux.

 

Abbé Bernard Pellabeuf

 

PS. J’envoie une copie de la présente à mon évêque, Monseigneur Delmas. Voyez-vous un inconvénient à ce que Je fasse de même pour mes amis de la Fraternité Saint Pierre ?

 

 

NOTES

 

1. Textes de l’Église

 

11. Vatican II : Sacrosanctum Concilium

 

57. §1. Concelebratio, qua unitas sacerdotii opportune manifestatur, in Ecclesia usque adhuc in usu remansit tam in Oriente quam in Occidente. Quare facultatem concelebrandi ad sequentes casus Concilio extendere placuit:

1. a) feria V in Cena Domini, tum ad Missam chrismatis, tum ad Missam vespertinam;

b) ad Missas in Conciliis, Conventibus Episcopalibus et Synodis;

c) ad Missam in Benedictione Abbatis.

2. Praeterea, accedente licentia Ordinarii, cuius est de opportunitate concelebrationis iudicare:

a) ad Missam conventualem et ad Missam principalem in ecclesiis, cum utilitas christifidelium singularem celebrationem omnium sacerdotum praesentium non postulat;

b) ad Missas in conventibus cuiusvis generis sacerdotum tum saecularium tum religiosorum.

 

§2 1. Ad Episcopum vero pertinet concelebrationis disciplinam in dioecesi moderari.

2. Salva tamen semper sit cuique sacerdoti facultas Missam singularem celebrandi, non vero eodem tempore in eadem ecclesia, nec feria V in Cena Domini.

 

La concélébration

 

§1. La concélébration, qui manifeste heureusement l’unité du sacerdoce, est restée en usage jusqu’à maintenant dans l’Église, en Occident comme en Orient. Aussi le Concile a-t-il décidé d’étendre la faculté de concélébrer aux cas suivants :

a) le Jeudi saint, tant à la messe chrismale qu’à la messe du soir ;

(…)

Cependant, on réservera toujours à chaque prêtre la liberté de célébrer la messe individuellement, mais non pas au même moment dans la même église, ni le Jeudi saint.

 

 

12. Le droit canon :

 

Can. 902 — Nisi utilitas christifidelium aliud requirat aut suadeat, sacerdotes Eucharistiam concelebrare possunt, integra tamen pro singulis libertate manente Eucharistiam individuali modo celebrandi, non vero eo tempore, quo in eadem ecclesia aut oratorio concelebratio habetur.

 

Can. 902 - À moins que l'utilité des fidèles ne requière ou ne conseille autre chose, les prêtres peuvent concélébrer l'Eucharistie, étant respectée la liberté pour chacun de la célébrer individuellement, mais pas quand il y a une concélébration dans la même église ou le même oratoire.

 

13. Institutio generalis missalis romani (IGMR)

 

131. IGMR 1969

De missis concelebratis

Praenotanda

153. Concelebratio qua unitas sacerdotii et sacrificii necnon totius populi Dei opportune manifestatur, praeterquam in casibus quibus ipso ritu praescribitur, permittitur :

1° a) feria V Hebdomadae sanctae, tum ad missam chrismatis, tum ad missam vespertinam;

b) ad missam in Conciliis, Conventibus Episcoporum, et Synodis;

c) ad missam in benedictione abbatis.

(…)

154. Ubi magnus habetur numerus sacerdotum, superior competens concedere potest ut concelebratio etiam pluries eodem die fiat, sed temporibus subsequentibus, vel in locis sacris diversis.

 

(Traduction non officielle)

Les messes concélébrées

Préliminaires

153. La concélébration, par laquelle est opportunément manifestée l’unité du sacerdoce et du sacrifice, ainsi que de tout le peuple de Dieu, en plus de cas où elle est prescrite par le rite lui-même, est permise :

1° a) le jeudi de la Semaine sainte, tant à la messe chrismale qu’à la messe du soir ;

b) à la messe lors des Conciles, des Assemblées d’Évêques, et des Synodes ;

c) à la messe de bénédiction d’un abbé

 

154. Là où se trouve un grand nombre de prêtres, le supérieur compétent peut concéder qu'il y ait aussi plusieurs fois la messe le même jour, mais à des moments différents, ou en divers lieux sacrés.

 

132. IGMR 2002

§ 199. Concelebratio qua unitas sacerdotii et sacrificii necnon totius populi Dei opportune manifestatur ipso ritu praecipitur: in ordinatione episcopi et presbyterorum, in benedictione abbatis et in missa chrismatis.

Commendatur autem, nisi utilitas christifidelium aliud requirat aut suadeat:

a) ad missam vespertinam in Cena Domini;

b) ad missam in conciliis, conventibus episcoporum, et synodis;

c) ad missam conventualem et ad missam principalem in ecclesiis et oratoriis;

d) ad missas in conventibus cuiusvis generis sacerdotum tum saecularium tum religiosorum.

            Singulo sacerdoti tamen liceat Eucharistiam individuali modo celebrare, non vero eo tempore, quo in eadem ecclesia aut oratorio concelebratio habetur. Attamen Feria V in Cena Domini et in missa vigiliae pascalis modo individuali sacrum litare non permittitur

(…)

201.Ubi magnus habetur numerus sacerdotum, concelebratio pluries etiam in eodem die fieri potest, ubi necessitas vel pastoralis utilitas id suadeat ; fieri tamen debet temporibus subsequentibus vel in locis sacris diversis. [102]

 

(Traduction non officielle trouvée sur le site « Cérémoniaire »)

199. La concélébration qui manifeste heureusement l’unité du sacerdoce et du sacrifice, ainsi que du peuple de Dieu tout entier, est prescrite par le rite lui-même : à l’ordination de l’Évêque ou des prêtres, à la bénédiction d’un abbé et à la Messe chrismale.

Elle est aussi recommandée, à moins que l’utilité des fidèles ne requière ou ne suggère de faire autrement :

a) à la Messe vespérale In Cena Domini ;

b) à la Messe dans les Conciles, les Assemblées des Évêques et les Synodes ;

c) à la Messe conventuelle et à la Messe principale des églises et oratoires ;

d) à la Messe dans les réunions de tout genre de prêtres tant séculiers que religieux.

Néanmoins, il est permis à chaque prêtre de célébrer l’Eucharistie individuellement, sauf pendant qu’une concélébration a lieu dans la même église ou le même oratoire. Toutefois, le Jeudi saint et à la Messe de la Vigile pascale, il n’est pas permis d’offrir individuellement le saint sacrifice.

(...)

201. Où l’on a un grand nombre de prêtres, il peut y avoir la concélébration plusieurs fois le même jour, quand la nécessité ou l’utilité pastorale le conseille ; mais elle doit se faire à des moments différents ou dans des lieux sacrés divers.

 

 

14. Les rubriques de la messe du Jeudi Saint

141. Le missel de 1969

Ad missam chrismatis

Haec missa, quam episcopus cum suo presbyterio concelebrat, sit veluti manifestatio communionis presbyterorum cum suo episcopo: expedit proinde ut omnes presbyteri, quantum fieri potest, ipsam participent et in ea communionem sumant, etiam sub utraque specie. Ad unitatem autem presbyterii diœcesis significandam, presbyteri, qui cum episcopo concelebrant, sint e diversis regionibus diœcesis.

 

(Traduction non officielle)

A la messe chrismale

Que cette messe, que l’évêque concélèbre avec son presbyterium, soit comme la manifestation de la communion des prêtres avec leur évêque : il convient donc que tous les prêtres, pour autant que ce soit possible, y participent et y prennent la communion, même sous les deux espèces. Mais pour signifier l’unité du presbyterium, que les prêtres qui concélèbrent avec l’évêque soient des diverses régions du diocèse.

 

142. Le missel de 2002 : il reprend mot pour mot le paragraphe correspondant du missel de 1969.

 

(Commentaire)

Le Père Louis-Marie de Blignières a fait remarquer (voir ci-après dans la partie bibliographique) que la phrase « Mais pour signifier l’unité du presbyterium, que les prêtres qui concélèbrent avec l’évêque soient des diverses régions du diocèse » implique que l’auteur des rubriques – l’Église, donc – ne considère pas que tous les prêtres présents doivent concélébrer. De même la mention que tous les prêtres participant à la messe chrismale y reçoivent la communion n’a pas de sens si l’on veut que tous concélèbrent : la communion en effet est prescrite pour tous les concélébrants.

 

2. Éléments de bibliographie

On trouvera une bibliographie fournie dans l’ouvrage de Guillaume Derville, La concélébration eucharistique, du symbole à la réalité, Wilson & Lafleur, Montréal 2011. Mais évidemment les travaux postérieurs n’y figurent pas.

 

Blignières, L-M de, La concélébration à la messe chrismale : une rubrique instructive, Sedes Sapientiae 89 (2004) 12. – Cet article est recensé dans l’ouvrage précédent.

 

Joseph de Sainte-Marie o.c.d., L’Eucharistie, salut du monde, études sur le Saint Sacrifice de la messe, sa célébration, sa concélébration, Éditions du Cèdre, 1981. Ce livre a connu plusieurs éditions, mais n’est pas recensé dans la bibliographie de Guillaume Derville mentionnée ci-dessus.

 

3. Mon avis personnel

 

Ce que j’écrivais en février 2010

L’autre nouveauté issue des réformes post-conciliaires et qui conduit à un éloignement de l’eucharistie est la concélébration. Bien qu’il n’y ait pas de raison théologique de la repousser absolument, son utilisation fréquente peut présenter des inconvénients graves.

En effet, ne faire qu’un seul acte avec le célébrant accroît l’exigence du refoulement de l’expression des sentiments personnels de piété. Mais surtout tendre la main vers l’hostie quand on prononce les paroles de la consécration est très différent de la tenir entre ses propres mains. A tout cela s’ajoute le plus grand risque de célébrer machinalement, sans le recueillement nécessaire. En outre, il arrive que des fidèles soient privés de messe parce que des prêtres concélèbrent.

Aussi faut-il rappeler que la volonté de ne faire qu’un seul acte avec le célébrant, volonté absolument requise pour la concélébration, implique qu’il est impossible de rendre celle-ci obligatoire. Même si la raison invoquée pour ne pas concélébrer n’est pas pertinente, la moindre réticence à concélébrer doit être absolument prise en compte et l’on doit éviter tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à une contrainte.

Toutefois après ces réserves il faut redire la valeur propre de la concélébration, qui est de manifester l’unité du sacerdoce. Ainsi quand des fidèles ont beaucoup reçu de deux prêtres différents, ils aiment les voir unis dans l’acte où ils représentent le mieux le Christ. Mais alors l’observation des normes liturgiques doit manifester cette unité. Il est aberrant par exemple qu’on admette à concélébrer de prêtres qui n’ont pas revêtu d’habit liturgique : comment prétendre manifester l’unité du presbyterium quand on refuse d’y marquer son appartenance ?

Le célébrant doit là plus qu’en d’autres circonstances éviter toute subjectivité, la sienne ou celle de la communauté. D’autre part il doit assumer en totalité son rôle de président qui ramène à l’unité le sacerdoce réparti en chacun des concélébrants. Il doit être au centre de l’autel : c’est une fausse humilité qui conduit par exemple à ce qu’il se place en symétrie avec un concélébrant par rapport au centre de l’autel.

On le voit, cette manifestation de l’unité du sacerdoce exige de la part des prêtres, célébrant comme concélébrants, un grand dépouillement de soi-même qui peut leur être ensuite utile pour les autres célébrations de la messe. On devrait à l’avenir éviter toute incitation à la concélébration pour ceux qui y répugnent : on sera plus fort ainsi pour exiger la reconnaissance qu’il n’y a rien de mauvais dans la concélébration.

En cette année sacerdotale, laissons le dernier mot sur ce sujet à Saint Jean-Marie Vianney. Un jour il s’est arrêté pendant la messe, disant à Jésus qu’il tenait en ses mains « Si je savais que je devais vous perdre pour toujours, je ne vous lâcherais pas ». Cette manifestation de piété est inenvisageable dans une célébration face au peuple ou dans une concélébration.

 

Un complément actuel

Beaucoup sont opposés à la concélébration parce qu’ils pensent que les grâces obtenues pour l’Église lors d’une messe concélébrée sont moindres que si chaque prêtre avait célébré séparément ; autrement dit, si dix prêtres célèbrent chacun de son côté, les grâces obtenues seraient dix fois supérieures à celles qui seraient obtenues si ces dix prêtres avaient concélébré.

A cela l’Église répond en disant que chaque prêtre a le droit de percevoir un honoraire de messe à chaque fois qu’il concélèbre (restant sauve la disposition qu’on ne peut jamais percevoir plus d’un honoraire de messe par jour !). L’argument de l’Église est que les mérites obtenus par Jésus en son sacrifice sont infinis. Je pense qu’on peut formuler les choses ainsi : chaque prêtre concélébrant, par sa participation à l’acte du célébrant, peut puiser dans les mérites infinis du Christ les mêmes grâces que s’il célébrait seul.

Mais qui se soucie de dialoguer avec ceux qui ne veulent jamais concélébrer ? Qui se soucie de demander comment leur parler à ceux qui les connaissent le mieux ?

 

Un mot encore : l’insistance sur la concélébration est à mettre en rapport avec le fait que tout ce qui est nouveau, depuis le Concile Vatican II, est auréolé d’un attrait pas toujours fondé – et comme avant ce concile la concélébration était rarissime en Occident, ce qu’on fait actuellement sous ce nom apparaît bien comme une nouveauté. Mais voir un progrès absolu et nécessaire dans toute nouveauté issue de Vatican II (ou instaurée ensuite sans rapport avec ledit concile), n’est-ce pas là une caractéristique de l’herméneutique de la rupture ?

 

 

4. L’avis du Cardinal Antonio Cañizares

 

Le Cardinal Cañizares fut préfet de la Congrégation pour le Culte Divin de 2008 à 2014. Il a écrit ceci dans sa préface au livre de Guillaume Derville cité ci-dessus :

« L’authentique concélébration (…) n’a rien à voir avec un droit supposé ni avec une soi-disant obligation de concélébrer (…) »

 

 

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29/08/2021
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