Ils iront en enfer je m’en réjouirai !
(J'ai modifié cet article le 03/08/24.)
Je parle ici de ceux qui, de près ou de loin, ont trempé dans l’élaboration de la cérémonie d’ouverture de jeux olympiques de Paris en cette année 2024 : ils iront en enfer je m’en réjouis !
Mais laissez-moi me réjouir d’abord que de bonnes âmes vont s’émouvoir de mon titre : « Où est votre charité, vont-elles dire, comment vous, un prêtre, pouvez-vous vous réjouir de ce que des gens aillent en enfer ? » (1)
Alors un petit rappel, une phrase de Notre Seigneur Jésus-Christ : « Craignez Celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps. » Seul Dieu a ce pouvoir, donc si quelqu’un va en enfer, c’est que Dieu en aura décidé ainsi, et ses décisions sont justes et bonnes, on ne peut que les approuver. Ceux qui sont damnés l’ont mérité. Et vraiment nos dirigeants méritent par toutes sortes d’infâmies, d’être envoyés en enfer ; ce n’est pas leur rendre service que de le leur laisser ignorer.
Bien sûr nous prions pour qu’ils se convertissent, qu’ils se repentent, qu’ils réparent ce qui peut l’être, et qu’enfin ils évitent la damnation éternelle. Mais justement, nos prières ont leur efficacité, elles occasionnent des grâces pour ceux pour qui nous prions ; mais aussi leur résistance à ces grâces augmente leur péché et donc leur châtiment s’ils ne se convertissent pas. Et c’est vrai que certains sont tellement engagés dans le mal qu’on ne voit pas comment ils pourraient s’en repentir à moins d’une grâce tout à fait particulière.
Et je ne pense pas seulement à ceux qui ont voulu cette cérémonie, mais aussi à ceux dont c’eût été le rôle de les avertir et de les combattre et qui ne l’ont pas fait, surtout s’ils ont d’une façon ou d’une autre encouragé à voter pour eux - ou contre leurs opposants. Ils sont complices.
Maintenant, que reprocher à cette cérémonie ? Il y aurait beaucoup de choses à dire et plusieurs l’ont déjà fait : j’ajouterai seulement quelques remarques que je n’ai pas encore trouvées.
Il y a le fait que ce spectacle pornographique a été présenté dans une émission à dont il était prévisible que beaucoup d’enfants allaient la regarder ; autre détail choquant : la reine Marie-Antoinette tournée en dérision ! Cette dame a été assassinée, et les successeurs des évolutionnaires s’en glorifient et s’en amusent.
Surtout il y a la dérision à propos de la dernière Cène de Notre Seigneur : c’est officiel, c’est bien à cela qu’on a voulu faire allusion en parodiant le célèbre tableau de Léonard de Vinci, qu’on vient voir à Milan de tous les pays du monde.(2)
Ce tableau représente le dernier repas de Jésus, qu’Il a pris avec ses apôtres juste avant d’être arrêté, jugé, torturé et finalement crucifié et tué. Ce fait à lui seul mérite le respect : qu’on pense ou non que Jésus soit le Sauveur et qu’Il nous sauve par sa passion, on devrait respecter quelqu’un qui est mort, selon ses propres paroles, pour rendre témoignage à ce qu’Il considérait comme la vérité.
D’autant plus que ce repas n’était pas un simple dîner, c’était un repas rituel annuel, au cours duquel les Juifs rejouaient en quelque sorte le repas que leurs ancêtres avaient pris environ 1250 ans plus tôt au temps de Moïse ; ils pensaient qu’ainsi ils accomplissaient un mémorial, en sorte que Dieu leur donnait à chaque époque les mêmes grâces qu’Il avait données à leurs ancêtres. Se plaçant dans cette perspective, Jésus a institué un mémorial renouvelé, non plus du passage d’un peuple depuis l’Egypte vers la Terre Sainte, mais de son passage de ce monde vers celui de son Père du ciel, passage où Il entraîne tous ceux qui veulent Lui être fidèles. Il a donc dit à ses apôtres de faire à leur tour ce qu’Il a fait alors : prendre du pain et du vin et les changer en son corps et en son sang : mais au moment où il instituait ces rites, son corps et son sang n’étaient pas séparés en Lui, c’est le lendemain, quand Il est mort sur la Croix, que son corps et son sang ont été séparés. Dans ce repas, Il a anticipé son sacrifice du lendemain, Il l’a introduit dans ce repas et en refaisant ces rites comme Il avait dit de le faire, ses disciples rendent présent et actif ce sacrifice. C’est la messe qui est ainsi instituée, si bien que parodier la Cène, c’est s’attaquer à ce qu’il y a de plus précieux pour les catholiques, c’est agresser les catholiques eux-mêmes, et au-delà des disciples, c’est leur Maître qu’on prétend atteindre. (Notons qu’orthodoxes et protestants se sentent aussi offensés, même si ce n’est pas pour la totalité des raisons que je viens d’exposer.)
Un autre aspect qu’on n’a guère relevé, c’est que Jésus et ses disciples sont représentés comme des drag queens, ce qui est une nouvelle forme d’agression : on insinue qu’ils étaient infidèles à la loi de Moïse. Or dans cette loi, ce genre de comportement, quoiqu’on en pense aujourd’hui, était passible de la peine de mort. C’est un fait. Or si Jésus miséricordieux dit à la femme adultère (qui méritait elle aussi la mort selon cette même loi) : « Je ne te condamne pas », Il ajoute aussitôt : « Désormais ne pèche plus. » Insinuer de la sorte que Jésus et ses disciples étaient des pécheurs aux yeux de la loi de Moïse, c’est non seulement faux historiquement, c’est surtout absolument blasphématoire.
Tout cela est intolérable à plus d’un titre. Notamment parce que cette cérémonie était officielle. Or, laïcité ou pas, le rôle des dirigeants d’un pays n’est pas de diviser les citoyens, il n’est pas d’agresser une partie de la population ni de l’humilier publiquement. Rappelons que les persécutions des Juifs par les nazis ont commencé par ce genre de choses, tous les coups étaient permis contre eux. Une nouvelle fois je prête le flanc à la critique, je pratique le reductio ad Hitlerum : je l’assume parfaitement, puisque nos dirigeants sont si prompts à qualifier leurs adversaires de fachistes, il peut être salutaire, et avant tout pour eux-mêmes, de faire remarquer qu’ils se comportent tout comme les nazis.(3)
En outre, ce n’était pas seulement devant la nation qu’ils sont chargés de diriger qu’ils ont commis ce blasphème humiliant, c’était devant le monde entier, puisque la cérémonie devait naturellement être retransmise partout dans le monde. C’est ignoble, tout simplement.
Relevons donc ici que tout ça est contraire à l’esprit olympique, qui se veut une manifestation de fraternité universelle : la nature humaine qui nous est commune est plus importante que toutes les particularités qui peuvent nous diviser. Loin de moi de considérer que les diverses religions seraient des particularités anecdotiques ! Mais enfin, dans l’histoire, elles ont souvent été utilisées comme prétextes à la haine, et c’est vrai que certaines s’y prêtent particulièrement ; mais justement celle qu’on attaque est celle où l’on affirme : « Bénissez, ne maudissez pas, priez pour ceux qui vous persécutent ». Alors, où est la fraternité olympique chez nos dirigeants ?
J’en viens maintenant à ceux que j’ai évoqués au début : ceux qui d’une façon ou d’une autre soutiennent les auteurs de cette cérémonie, ceux qui encouragent à voter pour ces dirigeants sectaires, directement ou indirectement, sous prétexte de lutter contre leurs adversaires. Je pense spécialement à divers responsables religieux. Voici par exemple ce qu’ont écrit des évêques catholiques français :
Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément. (4)
Ces mots me paraissent bien faibles, compte tenu de la gravité des faits. Je me souviens d’un ami qui me disait déjà, il y a un peu plus de trente ans : « Nos évêques, on a l’impression que chaque fois qu’on nous fiche un coup de pied, ils disent ‘Ouiiii, encore !’ » Car voici ce qui précède :
Nous croyons que les valeurs et les principes exprimés et diffusés par le sport et l’olympisme participent à ce besoin d’unité et de fraternité dont notre monde a tant besoin, dans le respect des convictions de tous, autour du sport qui nous rassemble et afin de promouvoir la paix des nations et des cœurs.
Eh bien moi, je déplore qu’on emploie le mot ‘nous croyons’ dans ce contexte, car c’est celui qu’ont employé les Pères Conciliaires quand ils ont défini la foi catholique à Nicée ; or n’importe quel franc-maçon aurait pu signer ces lignes. N’aurait-on pas pu rappeler que pour nous chrétiens, c’est précisément en Jésus que nous sommes frères, ce Jésus dont nos adversaires se moquent effrontément ?
Du reste, nos ennemis n’ont cure de ces déplorations : ils s’en amusent plutôt, comme de l’inquiétude que nos évêques ont manifestée devant la perspective de l’inscription d’un droit à l’avortement dans la constitution ou de la légalisation de l’euthanasie. Ils se moquent de ces verbiages, car ils savent que ces évêques vont encore et toujours continuer à dire de voter pour eux, quand ils feront croire qu’il y a un danger plus grand que les transgressions contraires à la vie.
J’ose espérer, et prier pour cela, que nos évêques se souviennent qu’ils sont les successeurs des apôtres et qu’en se moquant des apôtres, c’est aussi d’eux qu’on se moque. Pour leur salut éternel, que nos évêques se reprennent !
Note. voici ce qu'on trouve au sujet du "Festin des dieux" sur la page wikipedia qui parle de ce tableau :
Dans la Hollande protestante du XVIIe siècle, les productions de peintures religieuses chrétiennes se font désormais rares. « Dans le contexte de la Réforme, dans lequel la commande pour les temples avait disparu, l'artiste trouva un stratagème pour peindre une Cène christique sous le couvert d'un sujet mythologique »3. Apollon auréolé rappelle le Christ entouré de ses apôtres. Vulcain (avec son maillet) occupe la place habituelle de Jean. Tandis que Mars, cuirassé et casqué, occupe celle de Judas, seul face à tous, dos au spectateur, conformément à une convention artistique souvent utilisée pour d'autres tableaux des XVIe et XVIIe siècles représentant la Cène.
Selon le musée Magnin qui conserve le Festin des Dieux : « Cette scène fait aussi référence à Jésus. A l’époque aux Pays-Bas, les peintures religieuses étaient interdites. Les artistes se servaient donc de la mythologie pour peindre la religion. Et cette œuvre qui a l’air de représenter des héros mythologiques évoque en fait le dernier repas de Jésus avec ses amis. Jésus-Christ est donc représenté sous les traits d’Apollon au centre de la table. Une auréole d’or encadre d’ailleurs son visage. »
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(1) J'ai changé mon titre. J'avais d'abord écrit "Ils iront en enfer et je m'en réjouis". Ce dont je me réjouis maintenant, c'est de la certitude que justice sera rendue. Le texte est clair, je prie pour que les mauvais se convertissent et évitent la damnation : je ne me réjouis pas de leur damnation, car j'ignore si en définitive ils persisteront dans leur mal. Mais si finalement ils sont condamnés, là aussi mon texte est clair, ce serait par la volonté juste de Dieu, et il n'y aurait pas de raison de déplorer cette décision. Et par mon titre abrupt, je voulais donner un avertissement à ceux qui se moquent de Dieu : l'enfer existe !
(2) Les lignes suivantes sont empruntées à Monsieur Amaury Brelet.
La Cène n’était pas mon inspiration, a expliqué Thomas Joly, metteur en scène de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, je crois que c’était assez clair, il y a Dionysos qui arrive sur cette table.
En réalité 44 mn séparent la scène en question, qui ressemble fortement à la Cène de Léonard de Vinci, et la scène avec Dionysos interprété par Philippe Katerine. Dans un tweet supprimé depuis, le distributeur, toujours France Télévision, a célébré une mise en Cène légendaire.
La drag queen Piche, présente sur le pont ce soir-là, a reconnu qu’il s’agissait de la Cène et évoqué une représentation biblique.
La DJ et activiste LGBT Barbara Butch, présente aussi, a loué sur Instagram un nouveau testament gay, photo comparative à l’appui. Un des auteurs du récit de la cérémonie, Damien Gabriac, a acquiescé quand une journaliste l’a interrogé sur cette Cène avec des queers.
La planète entière ou presque y a vu la Cène, la presse y compris Le Monde, et même Jean Luc Mélenchon !
(3) Sur ces questions voir ici.
(4) La réaction de la CEF. Mais bravo à Mgr Baron : https://www.youtube.com/watch?v=MZ4Y32FOTo8
Ajouté le 10/08/24 :
1 Co 6 - 10 : Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, les idolâtres, les adultères, ni les dépravés et les sodomites, ... ni les voleurs et les profiteurs, ni les ivrognes, les diffamateurs et les escrocs, aucun de ceux-là ne recevra le royaume de Dieu en héritage.
Ap 19, 1-2 « Alléluia ! Le salut, la gloire, la puissance à notre Dieu. Ils sont vrais, ils sont justes, ses jugements.
Ap 22, 15 Dehors les chiens, les sorciers, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres, et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge !
Ap 6, 9-11 Et quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui furent égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient porté. Ils crièrent d’une voix forte : « Jusques à quand, Maître saint et vrai, resteras-tu sans juger, sans venger notre sang sur les habitants de la terre ? » Et il fut donné à chacun une robe blanche, et il leur fut dit de patienter encore quelque temps, jusqu’à ce que soient au complet leurs compagnons de service, leurs frères, qui allaient être tués comme eux.
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