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Avortement, euthanasie, point de Godwin et reductio ad hitlerum

A propos de l’avortement

 

Incontestablement, un embryon dans le ventre de sa mère est un être vivant : il se développe et constitue peu à peu son corps avec tous ses organes. Et ses parents sont des êtres humains, ce n’est pas non plus contestable. Et si l’embryon continue son développement, et qu’il parvient à l’âge adulte et procrée à son tour, ses enfants seront aussi des êtres humains : tout le monde sait cela. Nous avons donc une chaîne de vie humaine.

Donc si l’on veut dire que cet embryon n’est pas un être humain, il faut expliquer pourquoi et comment cette chaîne de vie cesse d’être une chaîne de vie humaine, et à quel moment elle redevient une chaîne de vie humaine. Il n’y a pas de réponse logique à ces questions. L’embryon est donc bien un être humain.

Et que dit la biologie ?

Que dès la conception, le bébé dispose d’un ADN qui le différencie absolument de sa mère, de son père et de tout autre être vivant.

Ce code contient déjà toute l’information sur son sexe, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, de sa peau, etc.

Il n’est donc pas un être humain potentiel, mais un être humain avec potentiel.

Cela est expliqué de façon simple et irréfutable dans le livre « 50 questions et réponses contre l’avortement » que je souhaite distribuer grâce à votre aide dans toute la France.

On doit ces lignes à Adèle Cottereau,  de 'Droit de naître'.

Des sophistes ont imaginé que l’embryon ne devient un être humain que si ses parents ont « un projet de vie sur lui » : cela fait penser au nazisme, tout simplement. Les nazis aussi pensaient que ceux pour lesquels ils n’avaient pas de projet de vie devaient être tués. Bref, l’embryon est un être humain, quoiqu’on puisse en penser. Or l’avortement tue cet être humain. Cela s’appelle un crime. Ceux qui commettent des crimes sont des criminels.

Cependant la vie matérielle de l’embryon peut être supprimée, pas sa vie spirituelle. La miséricorde envers les parents avorteurs nous invite à le leur dire. Souvent ils retrouvent une certaine paix quand on le leur dit : ils peuvent toujours demander à Dieu de faire du bien à l’âme toujours vivante de leurs enfants avortés, et ils peuvent demander pardon à Dieu ainsi qu’aux petits à qui ils ont fait du mal.

Ajoutons que, puisque selon la loi, la république française n’adhère à aucune philosophie, et que la question de l’embryon est une question philosophique, le fait de financer l’avortement avec des fonds publics est contraire à la loi.

Voici ce que dit le concile Vatican II sur l’avortement :

De plus, tout ce qui s’oppose à la vie elle-même, comme toute espèce d’homicide, le génocide, l’avortement, l’euthanasie et même le suicide délibéré ; tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques, (…) toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes.

(Gaudium et spes, 27, 3)

 

A propos de l’euthanasie

Dans l'Allemagne hitlérienne l’euthanasie fut le prélude de la « solution finale ». Le programme d’euthanasie du troisième Reich de Hitler entendait supprimer « des vies indignes d’être vécues », il a fait plusieurs centaines de milliers de victimes : handicapés, malades mentaux… En septembre 1939, donc immédiatement après le début de la guerre, Adolf Hitler a lancé l’opération ‘T4’, programme classé secret d’Etat. Ce camouflage, masquait l’extermination systématique des handicapés physiques et mentaux, enfants et adultes placés dans des institutions (on pense à un camouflage semblable quand on nomme ‘IVG’ ce qu’en français on appelle avortement). C’était en lien avec une idéologie qui entendait favoriser la ‘pureté’ de la ‘race aryenne’ par la « suppression de vies indignes d’être vécues » (euphémisme d’époque !)

Mais déjà en juin 1933, moins de six mois après l’accession au pouvoir du parti national-socialiste, avait été publiée une loi « sur la prévention des maladies héréditaires chez les enfants ». Un texte qui indique clairement la position eugénique du nouveau pouvoir. Il s’agissait, selon les mots mêmes d’Hitler, d’améliorer « la race et la santé du peuple, jusqu’à la création de l’homme nouveau ». (Une pratique analogue existe actuellement en France avec l’avortement d’enfants soupçonnés de trisomie).

Il s’ensuivit une stérilisation massive de personnes souffrant de troubles mentaux, des handicapés physiques, « voire des sourds ou des aveugles héréditaires ». Entre 360.000 et 400.000 personnes auraient ainsi été stérilisées de force. 6000 seraient mortes des suites de complications pendant l’intervention elle-même.

Des commissions de médecins « sélectionnent » alors des enfants et des adultes « anormaux » en se fondant souvent sur les dossiers des patients. Sont choisis « ceux qui ne peuvent plus travailler et qui ne présentent plus d’utilité pour la société ».

Dans le cadre de ‘T4’, Les victimes étaient transférées d’un établissement à l’autre, afin de rendre plus difficiles les recherches de proches. On disait aux victimes qu’elles allaient subir des examens et qu'elles allaient prendre une douche désinfectante. En fait elles étaient gazées : six installations de gazage, présentées comme des sanatoriums, sont mises en place.

Ainsi de janvier 1940 à août 1941, environ 70.000 personnes furent assassinées dans ce cadre, selon l’administration hitlérienne elle-même. Les statisticiens calculèrent même les économies ainsi réalisées. Le nombre de décès fit que l’affaire s’ébruita au point que l’évêque de Limbourg avertissait le ministère de la Justice que les enfants en parlaient entre eux. Les transports collectifs de malades provoquaient l’indignation.

Les Eglises catholique et protestante réagirent fermement. Surtout, le 3 août 1941, l’évêque catholique de Münster, Clemens August von Galen, dénonce publiquement en chaire les assassinats, rappelant la parole de l’Evangile : « Tu ne tueras point ». Quelques semaines plus tard, Hitler ordonna la fin du programme.

Mais dès 1942, les assassinats reprennent, jusqu’à la fin de la guerre, plus discrètement. Les victimes sont tuées par injection mortelle ou surdose de drogue. On estime que de 1939 à 1945, entre 250.000 et 300.000 personnes ont ainsi été assassinées. Mais alors, l’éventail des victimes s’est élargi aux patients en gériatrie. Au printemps 1944, les autorités nazies s’inquiètent : la rumeur courant d’un bout à l’autre de l’Allemagne à propos de la mise à mort prématurée des personnes âgées

Quoiqu’il en soit, ces différentes actions ont permis de tester la mise en œuvre de la « solution finale ». Les spécialistes qui intervinrent dans le cadre de T4 utilisèrent leur « expérience » dans les camps d’extermination. « La technique d’une extermination efficace et discrète (…) a été mise au point, au stade du laboratoire, par des médecins et des savants allemands, avant d’être appliquée en grand et au stade industriel par la SS de Himmler », observe Léon Poliakov. Et de poursuivre : « Les malades mentaux d’Allemagne ont (ainsi) fait office de banc d’essai pour les Juifs d’Europe ».

En 1987, alors que la Pologne catholique se soulevait contre l’oppression soviétique, Jean-Paul II, en Allemagne, avait accusé ouvertement une certaine Église allemande d’avoir montré une fermeté insuffisante sous Hitler. Il y a eu des exceptions d’une grandeur éclatante, notamment Edith Stein, ou encore le Père Rupert Mayer sj, que le Pape venait de béatifier, victimes de leur fidélité au Christ. Il y eut aussi fut l’évêque de Mayence Mgr Hugo, celui de Rottenburg-Stuttgart Mgr Sproll, les évêques de Bavière autour de l’archevêque de Munich le cardinal Faulhaber, puis ceux de la province épiscopale de Cologne avec Mgr Schulte ; Mgr von Preysing, évêque d’Eichstätt, appelé à Berlin en 1935, et puis nombre de prêtres,…

Le pape s’était également recueilli à Münster sur la tombe de Mgr Clemens August von Galen. Nommé évêque de Münster en 1933, Mgr von Galen, dont on a déjà parlé, s’en était pris, dès l’année suivante, dans une lettre pastorale, aux conceptions néopaïennes du national-socialisme. En 1937, Mgr von Galen participait à l’élaboration de l’encyclique Mit brennender Sorge (« Avec une brûlante inquiétude »), par laquelle le pape Pie XI condamnait le nazisme. Mais surtout, le dimanche 3 août 1941, dans l’église Saint-Lambert de Münster, c’est au risque de sa vie qu’il protestait ouvertement contre le régime national-socialiste en condamnant dans un sermon historique, dès qu’il en prit connaissance, le programme « Aktion T4 ». Du haut de sa chaire et devant une assistance médusée par son courage, il s’écriait avec force : « C’est une doctrine terrible que celle qui cherche à justifier le meurtre de personnes innocentes, qui légitime l’extermination des personnes handicapées qui ne sont plus capables de travailler, des estropiés, des incurables, des personnes âgées et des infirmes […] Cela signifie-t-il qu’ils ont perdu le droit de vivre ? » (ces sermons furent à l’origine de la constitution par un petit groupe d’étudiants du mouvement de la Rose blanche autour de Hans et Sophie Scholl.

Point Godwin et reductio ad Hitlerum

Un certain États-Unien du nom de Godwin a observé que lorsqu’une discussion dure un certain temps, on en vient à évoquer Hitler. Cela n’a rien de surprenant, si l’on considère que les horreurs accomplies par les nazis ont soulevé une indignation universelle – sauf pour quelques émules. On appelle cela le point Godwin. Mais le mot point en anglais a deux traductions : point, tout simplement, ou bien argument. Dans le premier sens il n’y a rien à dire ; mais le second mérite qu’on s’y arrête. Est-il légitime de comparer son interlocuteur aux nazis ?

En tout cas, pas n’importe comment. Récemment une journaleuse de gauche a reproché à une politicienne de droite d’avoir sur la famille les mêmes idées que le Maréchal Pétain. Et alors ? Les idées de Pétain sur la famille étaient-elles toutes mauvaises ? Si on le pensait, il faudrait le démontrer (et d’ailleurs personne ne parle de supprimer la fête des mères, très populaire alors qu’elle a été instituée par le gouvernement du Maréchal. On voit à cet exemple que l’argument Godwin n’a pas de valeur en soi. Autre exemple : Hitler avait des préoccupations écologiques, il s’inquiétait de l’impact de l’industrie de guerre sur la forêt germanique, et ce n’est pas une raison pour déconsidérer toute doctrine écologique.

Toutefois, il est parfaitement légitime de faire remarquer à un interlocuteur qu’il a des idées semblables à celles des nazis, si cela peut le faire réfléchir. Et cela le fera d’autant plus réfléchir s’il a l’habitude de traiter lui-même ses adversaires de nazis ou de fachistes ; il perd alors tout crédit.

C’est dans cette perspective qu’on peut pratiquer la reductio ad Hitlerum. Il s’agit avec ce procédé de constater que quelqu’un pense ou se comporte comme des gens universellement réprouvés. Il n’y a pas de mal à cela, au contraire, si la comparaison est juste. C’est pourquoi, au moment où beaucoup pensent légaliser l’euthanasie, il était bon de rappeler que les hitlériens l’avaient déjà fait.

On nous dit que ce serait seulement pour ceux qui le désirent, mais on sait ce que vaut ce genre de précaution oratoire. D’abord, ce sera comme pour l’avortement : beaucoup de femmes subissent tant de pression qu’elles ne sont pas libres. Ensuite, souvenons-nous des discussions sur le « PACS », concernant les unions homosexuelles : les partisans juraient leurs grands dieux (ils en ont si peu !) que jamais, vraiment jamais, ils ne légaliseraient le mariage homosexuel ; mais quand celui-ci fut voté, il se trouva des politiciens pour se réjouir que leur mensonge avait payé. Et de même que pour Hitler l’euthanasie ne devaient concerné que des personnes mal portantes avant d’être étendue à des populations entières, il faut s’attendre à ce que nos politiciens aillent eux aussi plus loin. Voilà pourquoi il faut dire et redire que ceux qui, en France aujourd’hui promeuvent l’euthanasie et qui traitent leurs adversaires de fachistes, se conduisent comme se sont conduits les nazis.



16/07/2024
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