Les lettres des chiffres
La façon française de compter les dizaines au-delà de soixante est trop complexe, celle des Belges et des Suisses Romands est bien meilleure.
Le système français, qui consiste à compter par vingtaines, viendrait des Celtes et nous aurait été transmise par les Bretons d’Armorique.
Elle présente plusieurs inconvénients. D’abord l’apprentissage des nombres en est rendu difficile. Les instituteurs doivent faire un effort particulier au moment d’enseigner le passage de soixante à soixante-dix. Je me souviens qu’ayant appris que soixante-neuf s’écrivait 69, je crus pouvoir ma débrouiller tout seul pour la suite, et j’écrivis soixante-dix ‘610’ : c’était pour moi évident ! Donc si on adoptait en France le système de nos voisins francophones, les élèves du primaire auraient moins de difficultés ; qui sait si ce genre de difficulté ne rebute pas l’un ou l’autre de nos apprentis lecteurs, au risque de contribuer à leur décrochage scolaire ?
L’autre inconvénient se manifeste quand on vous dicte un nombre. On vous dit par exemple « quatre… » et vous écrivez un 4. Puis votre interlocuteur continue, il complète : « quatre-vingt » et vous surchargez votre 4 pour en faire un 8. Enfin on vous dit finalement « quatre-vingt-dix » et il est bien difficile de transformer votre 8 raturé en un 9 ! C’est souvent une perte de temps. C’est particulièrement valable au téléphone, mais pas seulement.
Enfin, à l’usage, on se rend compte que le calcul mental lui-même en est plus difficile. Dans les additions longues, les dizaines défilent et il est plus naturel d’enchaîner : cinquante, soixante, septante, huitante, nonante ». Là encore adopter le système en vigueur chez nos voisins.
Et puis faites l’expérience : écrivez sur vos chèques vos montants en utilisant l’usage belge ou suisse, même votre banquier comprendra.
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