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La virgule germanique

Je précise que ce texte a été publié pour la première fois avant l'accession d'un Bavarois au souverain pontificat !

 

Halte à l’invasion de la virgule germanique !

 

Après le concile Vatican II on a adopté dans les textes latins édités par le Saint Siège l’usage germanique de la virgule : en allemand on met systématiquement ce signe de ponctuation quand on change de proposition. Cette règle se justifie dans une langue où les pronoms relatifs (der, die ou das) ont la même forme que l’article défini, et où de surcroît une conjonction de subordination très employée a la forme " dass ".

 

En latin cet usage généralisé présente des inconvénients, dans la mesure où les propositions s’entrecroisent fréquemment. Il n’est pas toujours bon de séparer une relative de son antécédent. De plus, certaines relatives n’ont pas d’antécédent en latin, celui-ci doit être sous-entendu par un tradicteur en français, mais dans une mentalité latine c’est la relative entière qui a la fonction de son antécédent non exprimé. Du coup, placer une virgule à chaque extrèmité de la relative coupe celle-ci du verbe dont elle est le sujet ou le complément. Cela rend parfois la lecture malaisée.

 

Rien de grave, mais l’attention des traducteurs doit être attirée sur ce point. Ainsi le périodique " La Nef " (N° 149 de mai 2004, pp. 12 sq), citant le numéro 112 de " Redemptionis Sacramentum ", écrit :

" A l’exception des messes, qui doivent être célébrées dans la langue du peuple en se conformant aux horaires et aux temps fixés par l’autorité ecclésiastique, il est permis aux prêtres de célébrer la messe en latin, en tout lieu et à tout moment. "

 

On voit que la virgule rend la phrase incompréhensible, semblant indiquer d’abord que toutes les messes doivent être célébrées en vernaculaire, ensuite que certaines messes peuvent l’être en latin ! Le texte publié aux éditions du Cerf omet la première virgule, ce qui rétablit une pensée cohérente... Mais dans la phrase précédente il en conserve une, qui disloque l’exposé :

" La messe est célébrée en latin ou dans une autre langue, à condition d’utiliser les textes liturgiques, qui ont été approuvés selon les normes du droit. "

 

Le traducteur de " La Nef " a éludé la difficulté en supprimant et la virgule et le membre de phrase " qui ont été ". On lui donne raison à cet endroit. Quant à l’auteur de la traduction parue chez Téqui, il a conservé les deux virgules qui nous semblent fautives.

 

Quoi qu’il en soit, on saisit l’occasion de relever, une fois encore, l’insistance des autorités romaines sur l’utilisation des textes officiels à l’exclusion de tout autre.



16/04/2020
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