Histoire de FLAM
Quand j’embarquai dans l’aumônerie militaire à l’été 1990, mon premier poste fut Marine-Rochefort. Les armées en Charente-Maritime présentaient alors une particularité : l’armée de terre avait des bateaux, la marine avait des avions, et l’armée de l’air avait… des autobus ! En effet à La Rochelle, en lien avec la Base de Transit Interarmées, il y avait un régiment du génie, spécialisé dans le transbordement : ses péniches de débarquement pouvaient aller chercher à bord d’un bateau au mouillage ce qu’il avait transporté pour l’apporter à terre, ce qui pouvait servir au cas où les ports auraient été rendus inutilisables ; à Rochefort, sur la rive droite de la Charente, il y avait une Base Aéro-Navale, où une école d’initiation au pilotage possédait quelques petits avions, des « cap 10 » ; quant aux aviateurs, leur base-école de Saint Agnant, sur la rive gauche de la Charente, était si vaste qu’on était content d’y avoir des autobus, les vieux avions qu’on y trouvait ne servaient guère qu’à apprendre le démontage et le remontage.
En arrivant, je vis que mon prédécesseur, le Père Désiré Philippe, avait lancé un petit bulletin, « FLAM », pour « Feuille de Liaison de l’Aumônerie Militaire », « catholique » étant sous-entendu. Il l’avait prévu pour ses unités, mais il y intéressa progressivement les aumôniers de La Rochelle, de Saint Agnant et de Saintes. Ce fut tout un travail d’équipe. Mais en 1992, l’aumônier prêtre de la B.A. de Saint Agnant et moi-même fûmes mutés, et je crois bien que FLAM tomba à l’eau, et par la force des choses, s’éteignit.
En 1994, je fus muté sur le porte-avions Foch, basé à Toulon, où je fis deux ans avant de rejoindre la flottille de la Méditerranée, que je desservis un an. Je me sentais dépositaire du titre et je fis paraître « FLAM-Foch », puis « FLAM-FLOMED » : à chaque fois une feuille A3 pliée : vingt numéros en trois ans. Puis je quittais Toulon…
Longtemps après, j’habitais Angers. Dans les couloirs de la faculté de théologie, un confrère africain, le Père Cyriaque Mouniengué, m’aborda. Il avait appris que j’avais été aumônier militaire et me dit qu’il voulait me parler car il souhaitait lui-même devenir aumônier militaire quand il rentrerait dans son pays. Nous nous rencontrâmes chez moi et je lui prêtai quelques biographies d’aumôniers.
Quelques temps plus tard, il me dit : c’est fait, l’archevêque de Brazzaville m’a nommé aumônier de la garnison de Brazzaville. Je lui donnai alors divers papiers relatifs à l’aumônerie en France, et des numéros de Flam-Rochefort et de Flam-Foch et Flam-Flomed. Une des premières choses qu’il fit dans ses nouvelles fonctions fut de lancer Flam-Brazzaville. Ce fut très bien accueilli. Entretemps il a été nommé aumônier en chef des armées du Congo.
Ainsi le Père Désiré Philippe a eu une influence au Congo !
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