Doctrine sociale de l’Eglise (abrégé)
Il faut que la doctrine sociale de l’Église soit bien comprise et adaptée en fonction des évolutions des dernières décennies. D’ailleurs les mots « société » et « social » étant très ambigus, il vaut mieux parler de doctrine de l’Église sur les communautés naturelles.
Avant tout, cette doctrine doit être exposée, tout comme la morale dont elle est un prolongement, comme étant au service du bonheur. Dieu est amour, et Il aime les hommes, donc Il veut se les attacher. C’est pourquoi Il a mis le bonheur de l’homme dans l’amour. Et toute la morale biblique consiste dans l’amour. On se souvient de la question qu’un pharisien a un jour posée à Jésus : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 36ss) L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne font qu’un seul commandement : l’homme n’a qu’un seul cœur, qui progresse à la fois dans l’amour de Dieu et celui du prochain.
La doctrine de l’Église sur les communautés doit être considérée comme une façon de construire « la civilisation de l’amour », selon la directive de Saint Jean-Paul II.
On nous objectera que tous ceux qui ont voulu faire le bonheur de l’humanité ont lamentablement échoué, n’aboutissant généralement qu’à un totalitarisme oppresseur. Mais précisément il ne s’agit pas de faire le bonheur des gens, simplement de leur donner les conditions qui leur permettent de l’atteindre. L’amour est avant tout une question de volonté personnelle.
Un gouvernant chrétien doit donc veiller au respect des droits de l’homme. Puisque l’homme a le devoir d’aller vers Dieu, il a le droit qu’on ne mette pas d’obstacle sur sa route. Il est surprenant de voir de bons catholiques soit critiquer toute théorie des droits de l’homme, soit adopter sans discernement des théories des droits de l’homme indépendantes du devoir d’aller vers Dieu.
Qu’est-ce qui différencie les chrétiens de gauche des catholiques normaux ? C’est la doctrine des corps intermédiaires et le principe de subsidiarité : les gauchistes ou bien n’ont pas compris, ou bien ont rejeté ces idées. L’homme ne vit pas seul au milieu de l’humanité, il est membre de communautés qui s’emboîtent pour ainsi dire les unes dans les autres : avant tout la famille, la ville, la province, la nation, ainsi que l’entreprise, l’école, etc. Ces communautés sont subsidiaires, chacune doit remplir son rôle propre. L’échelon supérieur doit intervenir à l’échelon subalterne seulement si celui-ci ne peut plus fonctionner correctement au service de l’ensemble. Les totalitarismes du vingtième siècle se sont effondrés pour avoir négligé ces principes. Et le mondialisme conduit l’humanité à son effondrement.
La famille joue un rôle fondamental. C’est là qu’on fait l’apprentissage de l’amour. Toute communauté doit ressembler à une famille dans toute la mesure où son but le permet. La propriété privée relève des droits naturels de l’homme : « l’ouvrier mérite son salaire » (Lc 10,7) on a donc le droit de jouir du fruit de son travail ; la propriété privée est la garantie de la liberté des familles, mais le droit de propriété cesse quand la propriété est telle qu’elle permet d’écraser les corps intermédiaires ; elle perd toute légitimité quand elle n’est plus le fruit du travail personnel, mais le fruit d’un travail des autres qui n’aurait pas été rétribué à sa juste valeur.
Enfin les parents devraient être maîtres de l’éducation de leurs enfants : l’idée d’éducation nationale est la matrice du totalitarisme, il faut revenir au concept d’instruction publique.
On le voit, la tâche est immense. Que cela ne nous décourage pas. Au contraire, soyons persuadés que la grâce nous met du côté du Christ-Roi, déjà définitivement vainqueur. Il règne par amour, car quand on aime on fait la volonté bonne de l’être aimé, et si l’on aime le Christ on veille à demeurer dans son amour, et à aider les autres à y demeurer.
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